HUYSMANS (Joris-Karl). TROIS EGLISES. Paris, René Kieffer, 1920. Grand in-8 de 163, [4] pp., maroquin rouge janséniste, encadrement intérieur de filets dorés, doublures et gardes de moire violette, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, étui (Reliure postérieure).
Superbe illustration par Charles Jouas, comprenant 21 compositions originales gravées à l’eau forte, à pleine page.
Tirage à 260 exemplaires numérotés, celui-ci l’un des 180 sur vélin, à toutes marges. Il est enrichi d’un important dessin aux crayons en couleurs original de Charles Jouas intitulé « Quartier Saint Merry, Escalier 83, rue de la verrerie », daté 1913 et signé par lui, relié en début d’ouvrage.
On joint, à part :
– 4 lettres autographes signées de Charles Jouas, datées du 1er décembre 1939 au 16 mars 1940, toutes adressées au même amateur, un médecin dans l’Orne, en quête de suites des illustrations de l’artiste, à joindre à son exemplaire de Trois églises. On apprend notamment que le courrier de l’amateur lui a été « soigneusement dirigé » par M. Giraud-Badin, à Cayeux-sur-Mer où il « est réfugié cet hiver, ayant de jeunes enfants à sauvegarder ». Il évoque également un exemplaire des Méandres de Focillon, qu’il illustra, et dont il attend l’exemplaire relié pour en décorer les plats.
– Un billet autographe signé de Joris-Karl Huysmans, à en-tête du Ministère de l’Intérieur, dans lequel il remercie un cher ami. Il s’agit d’un des billets dont parle Octave Uzanne dans son article « Un suprême dégouté », dédié à Huysmans, « réaliste-mystique », paru pour le 17ème anniversaire de la mort de l’écrivain (en Une du Figaro, Supplément littéraire, du 12 mai 1924) : « Ah ! Ses épitres intimes, ses moindres billets que je relis souvent sont […] documentaires à l’excès ! La plupart se terminent par des formules brèves dépeignant ses dépressions ». Il y cite ainsi la fin de notre billet : « Et quoi ? Quel temps mol et fade et tout de même que Paris pue ! ».
– Une étude graphologique manuscrite, d’une quinzaine de lignes, signée d’Édouard de Rougemont, sur le caractère de Huysmans d’après son écriture. Édouard de Rougemont, auteur d’ouvrages sur la graphologie, avait notamment fait paraître ses Commentaires graphologiques sur Charles Baudelaire, en 1922.
PRECIEUX ENSEMBLE, CONTENANT UN DESSIN ORIGINAL DE CHARLES JOUAS ET DES LETTRES AUTOGRAPHES DU MEME ET DE HUYSMANS. Petits frottements sur le dos, la reliure non signée, est vraisemblablement de Kieffer. (Carteret, IV, p. 213 : « Un des meilleurs livre de Jouas ».).
Estimation : 2000/3000